2 L’ Eglise Saint Jean Baptiste
Circuit numérique
Beaulieu les Fontaines
Grand Place
Résumé
L’Eglise actuelle date de 1929. Dédié à Saint Jean Baptiste, cet élégant édifice de style néo-gothique modernisé a été conçu en brique et pierre plus béton, de manière à s’harmoniser avec les maisons du pays.
Son clocher-porche très élancé est d’esprit Art Déco. Placée en dehors de l’axe principal, à l’angle N.O. de l’édifice, la tour, carrée au départ, passe progressivement au plan octogonal en alternant, au niveau du clocher, des pans en pierre et en ardoises, ces derniers se continuant directement dans la flèche.
La décoration intérieure est très soignée, avec un bel ensemble de vitraux du verrier parisien Raphaël Lardeur, sur dessins de l’architecte Stra et un original chemin de croix en mosaïques de Gaudin.
Ses trois cloches, Geneviève, Clémence et Marie continuent d’égrener le temps et d’annoncer les évènements importants de Beaulieu-les-Fontaines…
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Le point n°3 est le Château Jeanne d'Arc que vous atteignez en prenant la rue
Ste Jeanne d'Arc, à votre gauche en sortant de l'église. Il se situe à 150 mètres
sur votre droite.
Mais si vous voulez en sa voir plus…
La première église de Beaulieu 1223-1647
La première église fut construite à Beaulieu par les chanoines de Noyon en l’an 1223. Par les Archives de l’Aisne, nous savons qu’elle était dédiée à St Jean Baptiste et qu’on l’avait construite sur un terrain appartenant primitivement au prieuré Notre Dame.
Elle devint siège d’une paroisse le 22 décembre 1271.
Cette église dura plus de 400 ans : vraisemblablement brûlée fin du XVIème siècle, on avait refait les combles et le toit en 1607, mais cette réparation n’avait pas suffit pour conserver l’édifice ébranlé. Il fallut la démolir 40 ans plus tard.
La seconde église de Beaulieu 1647-1917
La reconstruction commencée en 1647, ainsi qu’en fait foi une inscription, elle était loin d’être finie en 1654.
C’était un vaste édifice en pierres de taille de forme quadrangulaire allongée, éclairée de chaque coté par huit grandes fenêtres.
Le clocher couvert d’ardoises était placé au dessus du portail. Il possédait trois cloches ainsi qu’une horloge.
A l’intérieur, tout l’édifice était lambrissé.
Sa voûte de plâtre, en forme de berceau, était soutenue par sept poinçons reposant sur des poutres transversales. Une des poutres transversales portait d’ailleurs la date de 1607, ce qui laisse à penser qu’on avait utilisé la charpente et les matériaux de l’église démolie.
Les piliers de l’entrée de la nef dataient bien du XVIème siècle.
Le chœur séparé de la nef par une grande grille était parqueté et orné d’un autel en bois de chêne, sculpté, assez remarquable, qui avait été posé en 1786. Devant la grille, se trouvaient à gauche une statue de la Vierge à l’enfant et à droite celle de St Jean-Baptiste.
Deux vitraux disposés de chaque coté du maître-autel représentait des. scènes de la vie du Christ.
Au dessus de l’autel, se dressait un grand tableau représentant le Sacré-Cœur et sa Croix.
A signaler des fonds baptismaux en pierre dont la décoration très frustre pouvait remonter au début du XIIème siècle
Lors de la révolution, l’église fut tout d’abord fermée puis reconvertie en 1794 en atelier de salpêtre, ce qui lui causa quelques dégradations.
La voûte en bois fut refaite en 1890.
Durant la Grande Guerre, les allemands, entrés dans Beaulieu le 30 août 1914 en furent chassés le 16 mars 1917. Avant leur départ, ils firent sauter le clocher de l’église ainsi que trois maisons et le carrefour vers Nesle afin de bloquer l’avance des alliés
.
Le clocher de l’église entraina dans sa chute le toit des deux traverses voisines. Mais le chœur et une partie de la nef restèrent à peu près intacts.
Les soldats français remirent en état la partie restante en fermant la nef éventrée par une cloison de bois et de toile.
Mais les dommages étaient tels qu’il fallut envisager de la reconstruire.
L’Eglise actuelle de Beaulieu
Dynamitée par les Allemands le 15 mars 1917, l’église fut tout d’abord remise provisoirement en état. Mais la restauration s’avérant trop difficile, l’architecte compiégnois Jean Stra, (1885-1957), convainquit le conseil municipal de la reconstruire, et dès juin 1928 l’entrepreneur F. Sis, de Compiègne, commençait la démolition du bâtiment. Terminée en août 1928, la reconstruction suivit aussitôt. Quelques pièces de charpente furent réutilisées, notamment la poutre de 1607. Fin décembre 1928, les murs étaient élevés et le faîtage placé. Interrompus par un hiver exceptionnel, les travaux reprirent en mars et furent terminés le 25 octobre 1929.
L’église et les cloches furent bénites le 28 octobre 1929 par Monseigneur Le Senne, évêque de Beauvais.
Reprenant le plan rectangulaire de la construction précédente, cet élégant édifice de style néo-gothique modernisé a été conçu en brique et pierre plus béton, de manière à s’harmoniser avec les maisons du pays. Il vaut surtout pour son clocher porche très élancé d’esprit Art Déco. Placée en dehors de l’axe principal, à l’angle N.O. de l’édifice, la tour, carrée au départ, passe progressivement au plan octogonal en alternant,au niveau du beffroi, des pans en pierre et en ardoises, ces derniers se continuant directement dans la flèche.
Au nord, les trois travées de la nef sont marquées par des pignons indépendants. L’intérieur de l’édifice à voûte unique en bois en anse de panier, a conservé des poutres maîtresses et le maître autel baroque de l’ancienne église. Le chœur est compris entre deux sacristies. On y remarque le spectaculaire baldaquin de 1786 sauvé de la précédente église. L’édifice a bénéficié d’une décoration intérieure très soignée, avec un bel ensemble de vitraux du verrier parisien Raphaël Lardeur, sur dessins de l’architecte, un gracieux chemin de croix en mosaïques de Gaudin, un riche mobilier cultuel de la maison Brechet. Jean Stra avait aussi dessiné de beaux carrelages polychromes, une chaire et deux autels latéraux en calcaire, une grille de chœur d’esprit Art Déco, malheureusement disparue.
Cette église est reconnue comme une des œuvres les plus abouties de l’architecte Jean Stra et comme un exemple remarquable de la reconstruction d’après la Grande Guerre dans notre région.
Et ses trois cloches, Geneviève, Clémence et Marie continuent d’égrener le temps et d’annoncer les évènements importants de Beaulieu-les-Fontaines…
Plan de situation
Conception et Réalisation D. Beyls en collaboration avec JF. Duranton et Y. Swenen